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Le renouveau du Nucléaire en Europe

Colloques organisés régulièrement dans le cadre du Sénat par la revue Passages en partenariat avec l’école d’ingénieurs CESI campus de Nanterre et le CEFIPA.

A l’occasion de ces colloques, les apprentis ingénieurs dans le cadre du CEFIPA, de CESI et du CNAM (Formation d’ingénieur spécialité Génie Nucléaire) sont invités à suivre les débats et à poser leurs questions.

Dans les prochaines décennies, une contribution significative de l’énergie nucléaire est inéluctable si on veut gagner le combat contre le réchauffement climatique.

Quand on parle d’énergie, et particulièrement d’énergie nucléaire, la géopolitique n’est jamais très loin. Or, parmi les pays voulant s’engager dans la réalisation de réacteurs, la vision géopolitique est extrêmement diverse. Une autre difficulté pour un déploiement européen rapide est que l’énergie nucléaire se nourrit essentiellement de compétences qui sont longues à mettre en place. Le déploiement de nouvelles capacités nucléaires en Europe est donc une course contre la montre. Comment la gagner avec quelques pays qui cherchent à tout prix à l’empêcher, comment créer entre les pays européens partant vers de nouvelles réalisations les coopérations efficaces en protégeant les intérêts nationaux de chacun ?

 

La politique énergétique européenne en question

Les dogmes à la base de la politique énergétique de l’Union Européenne furent définis à une époque d’énergie abondante, bon marché, et de surcapacité électrique. L’accélération du réchauffement climatique, les récentes crises géopolitiques et énergétiques imposent, dans un délai court, des réajustements profonds, alors que les situations, les intérêts et les visions des États Membres sont très hétérogènes, pour ne pas dire opposés. De plus, l’énergie est un domaine où le rôle des États, du Parlement et de la Commission sont très imbriqués, ne facilitant pas des prises de décision rapide qui ne peuvent être prises que par consensus.

Cette session se focalise sur quelques questions essentielles comme

  • L’évolution de la demande et des besoins imposé par la transition énergétique et la volonté de réindustrialisation ;
  • Le renforcement de la sécurité d’approvisionnement et de l’indépendance énergétique ;
  • Le bon équilibre entre les moyens de production d’électricité pilotable et non pilotables d’électricité  ;
  • L’accès aux ressources financières et humaines permettant de réaliser d’énormes chantiers de constructions ;
  • La capacité de l’Union de s’accorder sur une politique commune et assurer la complémentarité entre les pays.

Enjeux Géopolitiques et Géostratégiques

L’accès à l’énergie est un besoin indispensable et il crée des dépendances économiques étroites entre les pays. C’est donc devenu un instrument géopolitique essentiel, notamment dans le

cas de l’énergie nucléaire, qui se concentre autour de deux ressources, celles du combustible, encadré par des contraintes de non-prolifération, et celle des réacteurs, qui fait appel à une capacité concentrée dans très peu de pays. Les deux créent des liens étroits et pérennes entre le vendeur et l’acheteur. De plus, le réchauffement climatique, au dimensions planétaires, a encore renforcé cette dimension géopolitique, car le nucléaire fait partie des rares moyens décarbonés permettant de réduire le rôle des combustibles fossiles.

Après le naufrage d’une politique donnant la part belle au gaz russe, l’Europe devra regarder avec attention les liens découlant des divers choix énergétiques possibles imposés par la transition énergétique, et leurs risques associés.

Cette session s’attachera à identifier ces dépendances, les risques et les enjeux stratégiques attachés tant au développement du nucléaire, qu’à celui des autres moyens de productions envisagés, afin de bâtir au niveau européen un système électrique diversifié et résiliant.

Viabilité de la filière nucléaire française

Présidente de la session, Emmanuelle Galichet, enseignante-chercheure et Maître de conférence au CNAM est la responsable de la formation d’ingénieur spécialité Génie Nucléaire dans le cadre du CEFIPA.

Avec une flotte de plus de 100 réacteurs en opération, l’Union Européenne présente une industrie nucléaire puissante et expérimentée, dont la partie française est un maillon majeur, étant la seule à couvrir l’ensemble du cycle de vie des réacteurs et du combustible.

La confusion autour des perspectives du nucléaire en Europe l’ont affaiblie, mais les bases existent toujours pour engager un programme de réalisations de grande ampleur, mais un tel développement nécessitera des ressources importantes, tant humaines que financières. Cependant, pour se mettre en configuration et faire les investissements nécessaires, les industriels ont besoin d’un c

adre clair et d’une visibilité long terme, ce qui n’est pas encore acquis à Bruxelles sur quelques sujets majeurs. Sur la taxonomie, le nucléaire est une énergie de transition, les possibilités d’aide d’état restent indéfinies et les règles du futur marché de l’électricité sont en gestation. Ils ont aussi besoin de pouvoir s’appuyer sur un système éducatif qui fournisse des formations adaptées à leur besoin.

Cette session cherchera à éclairer les orientations et les choix permettant de renforcer les capacités de l’industrie française et l’aider à réaliser un programme national de grande ampleur, et accompagner utilement le renouveau de l’énergie nucléaire en Europe.

Article réalisé avec le programme de la Revue PASSAGE/ADAPES